Le renforcement des capacités pour l’égalité des sexes au niveau local
Le Groupe de travail CIB de CGLU[1],qui réunit les professionnels responsables de la coopération internationale des villes et des gouvernements locaux, a récemment lancé sa publication sur « Le renforcement des capacités pour l’égalité des sexes au niveau local ». Fière d’être l’auteure de cette publication.
Je remercie le groupe de travail CIB de CGLU de m’avoir appelée à travailler sur cette publication qui représente la première étape d’une réflexion sur la place du genre dans la coopération internationale en matière de renforcement des capacités. Je tiens à ajouter que le groupe de travail CIB a été le premier groupe de travail de CGLU à avoir concrètement pris en charge l’engagement encouragé par la Stratégie globale de CGLU pour l’égalité des sexes, de voir la dimension genre intégrée dans toutes les activités et tous les groupes de travail de l’Organisation mondiale des gouvernements locaux! C’est pourquoi je tiens à féliciter très sincèrement le Groupe de travail de la CIB et son secrétariat pour cette initiative.
Ce fut un plaisir et un grand honneur pour moi de contribuer à cette réflexion! Cela semble déjà il y a longtemps! Nous avons eu une première réunion de travail agréable et fructueuse sur le sujet, avec tous les membres du groupe de travail CIB , à Vienne. C’était en septembre 2019, avant la terrible période du Covid qui a changé nos vies et notre société. Au cours de cette réunion, j’ai rencontré et échangé avec les membres de la CIB sur l’objectif de ce travail; un moment vraiment intéressant au cours duquel j’ai pu apprendre des différents collègues qui ont participé à la réunion, représentant les associations de gouvernements locaux et les gouvernements locaux du monde entier – du Canada au Cambodge, des Pays-Bas à l’Afrique du Sud, de la Suède à Barcelone, des Philippines à la Turquie – leurs différentes expériences, situations et points de vue sur cette question. Ce premier contact m’a permis d’établir une relation humaine avec eux et d’entamer une véritable collaboration qui a abouti à cette publication, comme résultat final.
Le premier contenu était en effet basé sur un questionnaire préparé avec les collègues du secrétariat de la CIB [2] qui m’a permis d’avoir une vision générale du contexte sur le genre et de proposer un projet qui a été analysé en profondeur et discuté avec les membres puis finalisé avec le secrétariat, en particulier les collègues de VNG International et de la FCM (Fédération des Municipalités Canadiennes).
L’avant-propos de la publication écrit par le directeur de VNG Peter Knip explique bien le but du travail et pourquoi cette publication est importante. Peter affirme : « Lors de la conception et de la mise en œuvre de projets et de programmes de développement international, il faut examiner attentivement les différents rôles des femmes et des hommes dans la société, car de telles différences exigent des approches différentes. L’objectif d’intégrer la préoccupation de genre dans l’analyse, la formulation et le suivi du projet ... est un moyen de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes afin qu’elles obtiennent un accès et un contrôle égal aux ressources, l’accès aux services municipaux, l’information, la prise de décision et les possibilités de développement ». Il ajoute que
l’objectif de cette première publication est de « donner un aperçu et un inventaire, mis en évidence par des cas concrets, de ce qui se passe dans le domaine de la promotion de l’égalité des sexes dans le travail international des membres de CGLU".
Dans cet esprit, la publication présente, dans des chapitres séparés: i) l’environnement propice au genre dans le monde; ii) les travaux de CGLU sur l’égalité des sexes; iii) le renforcement des capacités en matière d’égalité des sexes; iv) Des suggestions d’activités en faveur de l’égalité des sexes dans les plans de travail de la CIB pour les années à venir v) Des Etudes de cas.
Si tous ces chapitres sont importants pour que le lecteur se familiarise avec le sujet et en apprenne davantage sur le genre dans les gouvernements locaux et le renforcement des capacités, notamment grâce aux initiatives de CGLU et à ses membres dans ce domaine, il me semble que les études de cas sont une partie très intéressante car elles fournissent des connaissances et des bonnes pratiques qui peuvent être source d’inspiration pour des actions concrètes. Outre cette partie, cela a été personnellement très enrichissant de devoir réfléchir à des suggestions pour des activités en faveur de l’égalité des sexes dans le cadre des plans de travail de la CIB pour les prochaines années. J’espère que ces idées deviendront réalité et constitueront un guide pratique pour les travaux futurs du groupe de travail de la CIB sur le genre.
La plus grande partie du travail a été réalisée avant la crise du Covid et la publication ne prend pas en compte le nouvel environnement créé et causé par la pandémie, ni au sujet de l’égalité des sexes ni au sujet de la coopération internationale. Le Secrétaire général de l’ONU, Antoni Guterres, a déjà déclaré que la pandémie de Covid-19 a eu un impact dévastateur sur les femmes et les filles et la directrice d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a précisé qu’au cours de ces 12 mois, 47 millions de femmes supplémentaires ont été poussées à vivre avec moins de 1,90 $ par jour... et les femmes sont assiégées par la violence sexiste, souffrant des taux les plus élevés de violence entre partenaires intimes jamais vus ».
Il est certain que tous les praticiens de la coopération internationale et le groupe de travail de la CIB, et tous les membres de CGLU en particulier, devront s’assurer de réfléchir davantage à tout cela. Ils devront également adapter leur façon de travailler aux conséquences de la pandémie sur la coopération internationale.
Cette publication représente en tout cas une première tentative pour soutenir et orienter tout ce travail et la réflexion nécessaire. J’espère que cela aidera et que, comme l’ont exprimé le secrétariat et les membres de la CIB eux-mêmes, cela ne représentera que le début d’un engagement concret et durable en faveur de l’égalité des sexes dans la coopération internationale pour le développement. Je serai heureuse de continuer à les soutenir, ainsi que leur engagement.
[1] Le groupe de travail de CGLU sur le renforcement des capacités et des institutions est actuellement présidé par Peter Knip, directeur de VNG International.
La publication a été rendue possible grâce au soutien financier de VNG International, de la Fédération des municipalités canadiennes, de la ville de Barcelone, de la Generalitat de Catalogne, des Villes unies et des gouvernements locaux.
[2] Je tiens à remercier Jessie Post avec qui j’ai eu le plaisir de travailler pour cette publication et ses collègues Stan et Joyce.